3 des meilleurs films de l'année 2010 viennent d'arriver à la Filoche et vous sont vivement conseillés:MOTHER, de Bong Joon-ho
(F BON) Une veuve élève son fils unique Do-joon qui est sa seule raison d'être. A 28 ans, il est loin d'être indépendant et sa naïveté le conduit à se comporter parfois bêtement et dangereusement ce qui rend sa mère anxieuse. Un jour, une fille est retrouvée morte et Do-joon est accusé de ce meurtre. Afin de sauver son fils, sa mère remue ciel et terre mais l'avocat incompétent qu'elle a choisi ne lui apporte guère d'aide. La police classe très vite l'affaire. Comptant sur son seul instinc maternel , ne se fiant à personne, la mère part elle-même à la recherche du meurtrier, prête à tout pour prouver l'innocence de son fils...
Chef d'oeuvre de mise en scène, thriller fou avec son personnage central au bord de l'hystérie, l'acclamé Bong Joon-ho, chef de file du renouveau du cinéma coréen, livre une oeuvre remarquable de maîtrise, à découvrir d'urgence.
Egalement disponibles, du même réalisateur :
Memories of murder et
The HostCOPIE CONFORME, de Abbas Kiarostami
(F KIA) James, un écrivain quinquagénaire anglo-saxon, donne en Italie, à l'occasion de la sortie de son dernier livre, une conférence ayant pour thème les relations étroites entre l'original et la copie dans l'art. Il rencontre une jeune femme d'origine française, galeriste. Ils partent ensemble pour quelques heures à San Gimignano, petit village près de Florence. Comment distinguer l'original de la copie, la réalité de la fiction ?
Au départ parvient la déception: un grand cinéaste iranien qui disserte sur l'Art, exilé en Toscane, en compagnie d'un couple d'intellectuels vaguement antipathiques... Puis le vertige, la thèse se rompt, et alors que la mise en scène, tout en plans fixes ou plans-séquences dans la première partie (habituels de l'auteur) s'élargit, se noie dans les multiples reflets (vitres, miroirs, rétroviseurs), "Copie conforme" se révèle, distillant secrètement une émotion inattendue: oeuvre cruelle sur l'amour, imitation de la vie, un couple devant nous se forme et se sépare. Champs-contre-champs décadrés, gros plans, réhaussés par le surjeu des comédiens, Kiarostami dissèque ses personnages sans ménagement, et c'est là que le film touche: le visage fatigué et bouleversant de Binoche, le plan final de William Shimell nous regardant, tout confère au déchirement. Comblé de secrets enfouis, "Copie conforme" est un beau film mystérieux.
Egalement disponibles du même réalisateur:
Et la vie continue et
Où est la maison de mon ami?L'ARBRE ET LA FORET, de Olivier Ducastel et Jacques Martineau
(F DUC)
Frédérick fait pousser des arbres et, depuis près de soixante ans, cultive un secret. Autour de lui, seuls sa femme et son fils aîné savent la vérité sur son histoire. La mort de ce fils, avec qui il entretenait des rapports conflictuels, le conduit à révéler enfin à ses proches ce qu'il n'avait jamais pu dire...
Malgré le militantisme légèrement naïf et parfois maladroit des deux cinéastes, "L'arbre et la forêt" se présente comme un beau mélodrame familial musicalement désenchanté (avec pour toile de fond le sujet rarement abordé au cinéma de la déportation des homosexuels pendant le seconde Guerre Mondiale). Avec un casting impeccable, dominé par le couple Guy Marchand-Françoise Fabian, parasité par la toujours géniale Catherine Mouchet, "L'arbre et la forêt" est un descendant rêvé de Bergman qui aurait rencontré Jacques Demy. Prix Jean Vigo 2009.
Egalement disponibles, des mêmes réalisateurs:
Jeanne et le garçon formidable et
Coquillages et crustacés